Retour sur la #JournéeDeLaFilièreAuto

 

A l’initiative de Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), et président du Comité stratégique de la filière automobile, la #JournéeDeLaFilièreAuto a réuni un demi-millier de dirigeants de PME représentant le tissu industriel du secteur automobile au cœur de nos territoires.

Voir les slides diffusées pendant la journée

Cette journée a notamment été marquée par les  interventions de dirigeants de grandes entreprises de la filière tels que Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault, Jacques Aschenbroich, président-directeur général de Valeo ou encore de Félicie Burelle, directrice générale déléguée de Plastic Omnium.

 

 

Discours du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

 

 

 

Un entretien avec Jean-Dominique Senard, président du Groupe Renault, a permis de comprendre comment s’adapter à un marché en profonde transformation :

 

 

Dans une période marquée par de très fortes incertitudes, liées autant aux transformations sans précédent auxquelles doit faire face le secteur automobile, qu’aux perspectives du marché, il s’agit de rassembler l’ « équipe de France de l’automobile » (constructeurs, équipementiers, fournisseurs ETI et PME, start-up), pour donner de la visibilité sur les principales évolutions à court et moyen terme de la filière (perspectives de marché, évolution du mix énergétique et des besoins technologiques, politique d’approvisionnement des donneurs d’ordre) et partager les outils qui doivent permettre de relever ensemble les défis d’une industrie en pleine mutation.

 

 

Xavier Mosquet, co-auteur d’un rapport sur l’avenir de la filière automobile pour le président de la République, est revenu sur les grandes tendances du marché et de la filière automobile.

 

 

Télécharger les slides diffusées lors de la journée :

➜ Tendances automobiles (BCG)

➜ Atelier Usine 4.0

➜ Feuille de route technologique

➜ Emplois et compétences


Lancement de la plateforme monfuturjobauto.fr

Luc CHATEL, président de la PFA, a lancé aujourd’hui au ministère du Travail, en compagnie de Jean-Marie MARX, Haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi auprès de la ministre du Travail, Murielle PENICAUD, la plateforme en ligne www.monfuturjobauto.fr, une solution intuitive et collaborative, développée par la filière automobile, avec le soutien du Programme d’Investissement d’avenir (PIA).

Alors que les très profondes mutations que traverse le secteur automobile constituent autant de défis en matière d’emploi, de compétences et de formation, avec des métiers en recul, d’autres en tension, et de nouveaux métiers qui émergent (intelligence artificielle, big data, électronique de puissance…), monfuturjobauto.fr est une solution dynamique et innovante permettant à chacun de construire son parcours ou futur parcours professionnel au sein de la filière automobile.

Associant innovation sociale et intelligence artificielle, monfuturjobauto.fr s’adresse à tout actif, qu’il soit déjà salarié dans la filière automobile (opérateur, technicien, ingénieur…), étudiant, en alternance ou à la recherche d’un emploi, mais aussi aux dirigeants de PME et d’ETI.

Concrètement, cette solution intuitive et collaborative permettra de :

  • Mieux connaître la réalité des métiers et leurs perspectives, à la faveur notamment des contributions des constructeurs et des équipementiers, des observatoires paritaires et de l’UIMM ;
  • Valider, de manière très innovante, son projet professionnel en intervenant sur les cinq dimensions clés : métiers, compétences, activités et environnement de travail, motivations et perspectives d’emploi ;
  • Choisir sa formation ;
  • Candidater sur les emplois disponibles, avec plus de 2500 jobboards agrégés ;
  • Contribuer, grâce au machine learning, à la mise à jour des compétences émergentes et des évolutions des métiers.

Et aux dirigeants de PME et ETI, monfuturjobauto.fr permettra :

  • De rendre accessibles les évolutions des métiers et des compétences dans leur bassin d’emploi ;
  • D’assurer la continuité de carrière de leurs salariés dont les compétences ne sont plus alignées avec la stratégie de l’entreprise.

« A mesure que la chaîne de valeur se transforme sous l’effet de mutations comme jamais l’automobile n’en a connues depuis sa création, se pose la question des nouveaux métiers, des nouveaux talents et de l’attractivité de la filière. Jamais, la question des hommes et des femmes, des emplois, de la formation et des compétences n’a été à ce point au cœur des défis du secteur automobile.

Le lancement de monfuturjobauto.fr s’inscrit pleinement dans le cadre de travaux engagés sur ces sujets majeurs, dans le prolongement de la signature de notre contrat de filière avec l’Etat le 22 mai 2018 », a souligné Luc CHATEL, président de la PFA.

Le 19 septembre 2018, Luc CHATEL a installé la Commission Enjeux Ressources humaines de la filière automobile qui, pour la première fois, réunit l’ensemble des acteurs : DRH des entreprises industrielles et des services de l’automobile, représentants des organisations syndicales, des organisations patronales, des services de l’Etat et de Régions de France. Et, le 6 décembre suivant, lors d’un séminaire réunissant près d’une centaine d’acteurs, a été finalisée la feuille de route afin de répondre aux enjeux d’emploi et de compétences du secteur.

Enfin, le 12 avril dernier, Luc CHATEL, président de la PFA, a signé avec l’Etat et les branches de la métallurgie, de la plasturgie et du caoutchouc, l’Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) du secteur automobile, pour un budget de plus d’1,7 millions d’euros.

La filière automobile représente 400.000 emplois industriels directs (près d’un million avec les services), 25 000 recrutements annuels dans l’industrie dont 8.000 ingénieurs, 6.000 techniciens et 9.000 ouvriers.

Rappel des interventions ce mardi 3 décembre 2019 – Hôtel du Chatelet :

8h30 Accueil par Jean-Marie MARX, Haut-commissaire auprès de la ministre du Travail, Muriel PENICAUD

8h35 Intervention de Luc CHATEL, Président de la Plateforme automobile (PFA)

8h45 Intervention des représentants de la Commission Emplois & Compétences de la filière automobile :

  • Bruno BERTIN, DRH France PSA pour le collège ‘Entreprises’
  • Philippe DARMAYAN, Président de l’UIMM pour le Collège ‘organisations patronales’
  • Xavier HORENT, délégué général du CNPA pour les services de l’Automobile
  • Eric VIDAL pour le collège ‘Organisations syndicales’

9h Intervention de Jean-Marie MARX

9h15 Présentation et lancement officiel de la plateforme monfuturjobauto.fr par Emmanuelle PERES, Directrice générale adjointe de la PFA en charge des compétences, de l’emploi et de la formation, et Paul COURTAUD, fondateur de NeoBrain.

Plus d'info ici : https://pfa-auto.fr/emploi-et-competences/

Voir la plateforme : https://monfuturjobauto.fr/welcome


Interview de Luc CHATEL dans l’Opinion

Plus de 500 entreprises sont déjà inscrites à la Journée de la filière automobile, qui se tiendra le 2 décembre à Bercy. Thème de cette rencontre : relever les défis d’une industrie en pleine mutation. Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA) qui rassemble les quelque 4 000 entreprises du secteur, attend, lui, des réponses concrètes de Bruno Le Maire à la crise qui couve.

Fiat-Chrysler et PSA, c’est le mariage du siècle ?

Les transformations que traverse ce secteur génèrent des besoins d’investissement complètement inédits. L’industrie automobile va dépenser 225 milliards d’euros d’ici à 2023 dans la seule électrification de ses gammes. Pour y arriver, cela implique d’abord d’être en bonne santé ! Cela motive aussi des rapprochements, des coopérations... C’est ce qu’ont décidé Ford et Volkswagen dans l’électrique, BMW et Daimler dans le véhicule autonome, des alliances inimaginables il y a cinq ans. Pour relever ces défis, PSA choisit de se rapprocher d’un grand constructeur mondial afin de constituer le numéro 4 du secteur. Au-delà des gros besoins d’investissements à venir, cette opération consacre une vraie complémentarité entre ces deux groupes avec, pour PSA, une ouverture sur les Etats-Unis dont il est aujourd’hui absent.

Lire la suite sur lopinion.fr

 

Marché du véhicule électrique : « Plus que jamais le gouvernement se trouve face à une exigence de cohérence »

Au moment où est débattu le projet de loi de finances, Luc CHATEL appelle l’Etat « à plus de cohérence ». Il rappelle que filière s’est engagée à multiplier par cinq  les ventes de véhicules électriques d’ici à  2022 et souligne que l’offre  est plus que jamais au rendez-vous. Mais « il y a un vrai déficit d’accompagnement du marché de la voiture propre.  Et le gouvernement   s’apprêterait en réalité à diviser par deux le bonus sur  le marché des flottes, qui  représente pourtant 60% des ventes (dont 40% sont destinées aux particuliers par les systèmes de location longue durée). On envoie un contre-message, au moment même où le malus devient violent »… « j’alerte le gouvernement :   la France ne sera pas au rendez-vous du véhicule électrique s’il ne se donne pas les moyens de ses ambitions, en matière d’incitations, mais aussi d’infrastructures ».

Tissu industriel au cœur de nos territoires : « J’appelle le gouvernement à un Plan d’urgence »

Dans le contexte de la  Journée de la filière automobile qui réunira, le 2 décembre prochain à Bercy, un demi-millier de PME et ETI du secteur, Luc CHATEL souligne l’effet cumulé de la baisse mondial des ventes et de l’impact sur le tissu industriel des transformations qui traversent le secteur.

« J’ai dit à Bruno Le Maire que la filière automobile ne survivra pas sans un plan d’urgence en réponse aux difficultés qui s’amplifient sur trois fronts. D’abord, les impôts de production, qui ont des implications majeures sur la localisation d’un secteur très mondialisé et sur les investissements d’avenir. On ne peut pas aborder cette crise avec les codes du XXème siècle. Ensuite, il est nécessaire d’accompagner les reconversions d’entreprises qu’implique la violente mutation du secteur. Enfin, comme en 2008 il va falloir régler les situations d’urgence. Depuis cet été, des PME ont du mal à se financer, la situation ne fait que s’aggraver. On voit aussi resurgir, comme il y a 10 ans, des problèmes liés aux délais de paiement et aux conditions d’achat imposées aux fournisseurs ».


L’industrie automobile s’associe à l’ECE Paris.Lyon pour former les ingénieurs de demain

Luc Chatel intervenait à l'ECE Paris.Lyon, école d'ingénieurs généralistes, pour le lancement de la nouvelle majeure "Véhicule Connecté et Autonome", conçue en collaboration avec la PFA avec le concours du Programme d’Investissements d’Avenir. Cette majeure viendra former des ingénieurs dans les nouvelles technologies de mobilité.

"En rejoignant l'industrie automobile, vous misez sur l'avenir. Nous avons besoin de travailler en écosystème au service de la mobilité"

Luc Chatel.

L’ECE Paris.Lyon, école d’ingénieurs généraliste et high tech (INSEEC U.) ouvre en collaboration avec la PFA une majeure innovante  « Véhicule Connecté & Autonome MOBILITECH ».

L’ECE propose ainsi dès cette rentrée 2019 un enseignement innovant créé en collaboration étroite avec les industriels de l’automobile.

La proposition de l’ECE a été retenue dans le cadre de l’appel à projets lancé par la PFA au titre du projet ‘Attractivité, Compétitivité, Emploi’ du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA). Avec pour enjeu l’adéquation entre l’offre de formations et les transformations sans précédent auxquelles fait face l’industrie automobile, et pour objet le co-financement de projets pédagogiques structurants pour la filière.

L’ECE a toujours été, depuis sa création, au cœur des technologies high-tech, et a notamment créé la 1ère filière « Systèmes Embarqués » il y a 20 ans. La majeure« Véhicule Connecté & Autonome MOBILITECH », destinée aux élèves de 3ème année, accueillera en 2019, 32 élèves en formation initiale. L’école attend une centaine d’élève dans ce programme d’ici 3 ans.

7 entreprises partenaires impliquées dans la formation : AVL, Faurecia, PSA, Renault, Transdev, Valeo, Vector.

Chaque partenaire interviendra en moyenne une vingtaine d’heures auprès des élèves au cours de l’année. Ils s’impliqueront également dans les projets de fin d’études en proposant des sujets de travail. Il est également prévu qu’ils proposent des stages ainsi que des contrats d’apprentissage aux élèves de l’ECE ayant choisi cette majeure.

La formation marque la première collaboration entre Renault et PSA pour former les ingénieurs du futur.

Et  la première promotion aura pour marraines : Nadine Leclair, SVP, Expert Fellow du Groupe Renault, et Carla Gohin, CTO du Groupe PSA.


#Bercy Réunion du comité stratégique de la filière automobile

Luc CHATEL, président de la Plateforme automobile (PFA), a présidé aujourd’hui, à Bercy, le Comité stratégique de la filière automobile, en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et de la ministre chargée des Transports, Elisabeth BORNE.

Il s’agissait, dans le prolongement de la signature du contrat stratégique de la filière automobile, le 22 mai dernier, de faire un point d’étape à un an des engagements réciproques pris par les industriels et par l’Etat.

Luc CHATEL a souligné l’engagement des industriels qui consentent des efforts de R&D sans précédent et investissent massivement.

  •  Le jour même de la signature du contrat de filière, PSA annonçait un investissement de 220 M€ pour produire une nouvelle génération de moteurs électriques dans son usine de Trémery (Moselle). Et, à l’occasion du Mondial de l’Auto, PSA dévoilait le lancement, dès 2019, d’une version électrique ou hybride sur 100% de ses nouveaux modèles.
  • Moins d’un mois après la signature du contrat stratégique de filière, Renault annonçait un investissement de plus d’1 Md € en France dans le domaine de l’électromobilité avec, notamment, le doublement des capacités de production de la Zoé.

Enfin, le président de la PFA a présenté, dans le cadre des engagements pris par l’Etat, trois mesures d’urgence, conditions de la réussite de la transition écologique et industrielle :

  • Dispositifs incitatifs : il est indispensable de disposer de visibilité dans le temps sur les dispositifs incitatifs indispensables au décollage du marché.

Offrir de la visibilité sur le dispositif bonus / malus et maintenir un niveau de bonus élevé sont des engagements pris par l’Etat dans le contrat de filière.

  • Accélérer sur les infrastructures de recharge : une mesure législative permettant aux copropriétaires de faire installer dans un délai de 3 moins maximum une borne de recharge.

 45% de la population vit en immeuble, avec 9,7 millions de logements en résidentiel collectif, représentant 14,4 millions de places de parking. La LOM, en discussion au Parlement, nous offre l’opportunité d’agit vite.

  • Impact de la transition sur le tissu industriel : un plan d’urgence financé à la hauteur des risques apparaît indispensable alors qu’une cinquante d’entreprises impactés par la chute du diesel et 15 000 emplois menacés. Il faut simplifier le soutien à l’investissement, faciliter l’accès au crédit et renforcer l’accompagnement sur mesures des PME, mais aussi des ETI.

« Aujourd’hui, les conditions du décollage du marché du véhicule électrique ne sont pas réunies. Et pourtant, au regard des objectifs européens et des choix politiques faits par la France, au regard des investissements sans précédent engagés en conséquence par les industriels, nous avons une obligation de résultat.

Ces mesures d’urgence sont indispensables pour atteindre cet objectif devenu, à court terme, l’enjeu numéro un pour réussir la transition écologique et, désormais, pour la survie d’une filière automobile dans notre pays », a souligné Luc CHATEL.


Luc Chatel : "Non au suicide collectif de l’industrie automobile"

Autoactu.com : L’Assemblée examine en ce moment la loi d’orientation des mobilités qui vise, entre autres, l’interdiction des véhicules à énergie fossile en 2040. Quel est votre sentiment sur ce texte ?
Luc Chatel :
Cela fait un moment que les industriels de l’automobile ne discutent plus de la réalité du changement climatique et de la nécessité de transformation. La décarbonisation est le sens de l’histoire. L’objectif est partagé. Les engagements que nous avons pris dans le contrat de filière en sont témoin.
Nous avons dit que l’automobile n’est pas un problème mais porte les solutions de réduction de CO2.
Ce que je vois depuis la signature du contrat de filière est que les choses ont beaucoup avancé. Les investissements réalisés par les constructeurs et les équipementiers dans la batterie, dans l'hydrogène et dans toutes les technologies de substitution représentent plusieurs centaines de milliards d’euros en Europe.
Nous sommes les premiers acteurs de la transition écologique et nous relevons le défi tous les jours. Simplement, l’industrie automobile est un immense paquebot et on ne part pas de zéro. Nous avons  à réussir une transition industrielle – et dans une industrie où les décisions ne se prennent pas en 8 jours. Les choix technologiques qui vont être fait aujourd’hui vont peser sur les 10 prochaines années.On ne peut pas naviguer à vue, on ne peut pas godiller. Un jour on vous dit c’est -37,5% et ensuite on nous dit, finalement c’est zéro énergie carbonée.

Autoactu.com : Que demandez-vous au gouvernement, aux députés ?
Luc Chatel :
Nous demandons de la visibilité dans les règles du jeu parce que la transition industrielle est la condition du succès de la bataille du climat. Je dis : avant d’ajouter des obligations supplémentaires, commençons déjà par se donner les moyens d’atteindre les objectifs fixés au niveau européen.
Il y a un an dans le contrat de filière, nous prenions un engagement très fort de multiplier par cinq le nombre de véhicules électriques à 5 ans. Il y a 6 mois, la règlementation européenne a imposé une réduction des émissions de CO2 de -37,5% en 2030 par rapport à 2021, c’est-à-dire -50% par rapport à aujourd’hui. C’est 59g de CO2/km parcouru à atteindre en 2030 en moyenne pour les véhicules neufs.
Pour y arriver, il faudrait le mix énergétique suivant : un tiers 100% batterie, un tiers d’hybrides rechargeables et un tiers de petites hybridations. Cela représente quasiment 100% de changement par rapport au parc existant. Quelle est l’industrie qui connait la même transformation en moins de 10 ans ?
On l’assume mais on ne veut pas un nouveau changement de règles et d’objectifs. Non au suicide collectif de l’industrie automobile.

Autoactu.com : Quelles seront les conséquences de cette interdiction des véhicules thermiques ?
Luc Chatel :
Attendons le vote. Cette interdiction ne figurait pas dans le projet de loi initial, mais résulte d’un amendement adopté en commission. Que les parlementaires en débattent.
Il y a un moment où il faut clarifier ses priorités, c’est-à-dire le maintien d’investissements et d’emplois dans notre pays. Je rappelle que l’impact de l’accélération de la chute du diesel, c’est déjà une cinquantaine d’entreprise directement impactées et 15 000 emplois menacés dans les cinq ans !
Par ailleurs, interrogeons-nous sur les moyens que nous nous donnons dans le même temps pour accélérer le développement de l’électrique. Il y a une vraie contradiction à envisager interdir les véhicules thermiques en 2040 et ne pas prendre les mesures nécessaires pour généraliser dans les copropriétés l’alimentation des parkings pour les véhicules électriques.

Autoactu.com : Pourtant, le droit à la prise figure dans le texte. Vous pensez que tel qu’il est prévu il n’est pas opérationnel ?
Luc Chatel :
C’est ça. Nous avons demandé un système proche de ce qu’on a eu dans les télécom au moment de la libéralisation du marché de l’accès à Internet : vous habitez une copropriété, vous faites la demande, votre syndic ne doit pas pouvoir vous interdire l’installation d’une prise collective.
On souhaite que l’on généralise dans les copropriétés l’alimentation des parkings pour qu’ensuite chaque copropriétaire en fonction de son besoin puisse dans un délai raisonnable de 3 mois se faire installer une borne.
Aujourd’hui, il n’y a pas ce pré équipement, et celui qui veut installer une borne va devoir suivre un parcours du combattant pour obtenir les autorisations de l’assemblée générale et en plus il va payer la partie collective de l’arrivée de l’électricité sur le parking avant d’installer sa propre borne.
Pour avoir 60% de véhicules électriques ou hybrides rechargeables, il faut être cohérent et il faut qu’on aboutisse à une généralisation du pré équipement d’une façon ou d’une autre.
Avoir des échéances un peu lointaines et des aides d’Etat pour ceux qui se décident vite ce serait cohérent avec le rythme auquel on nous dit d’aller.
Quand on croise les gens qui sont en copropriété et ne peuvent pas à court terme avoir de prises, ceux qui n’ont pas de parking et pour lesquels il n’y a pas de possibilité de rechange sur la voie publique et ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter un véhicule électrique, on ne réussira pas le pari de multiplier les ventes de véhicules électriques à court terme.

Autoactu.com : Cela peut aboutir à une division drastique du marché ?
Luc Chatel :
On prend un risque énorme. Regardez ce qui s’est passé en septembre avec la mise en place des nouvelles normes européennes. Il n’y a pas eu d’anticipation des pouvoirs publics de la grille de malus. L’impact a été immédiat avec un effondrement des ventes. On sait très bien que ce marché est très fragile.
Inscrire dans la loi la fin des véhicules thermiques, par exemple en 2030, c’est fragiliser paradoxalement le développement des véhicules à faible émission. C’est en effet de prendre le risque d mettre un frein aux investissements dans l’hybride rechargeable à partir de maintenant, or on a besoin des hybrides rechargeables pour respecter le niveau d’émissions de CO2 exigé dans les prochaines années. Il faut bien des solutions intermédiaires, à la fois pédagogiques pour le développement de l’électrique et   utiles pour baisser des émissions de CO2.
C’est le paradoxe : si on fixe dans la loi l’interdiction, il n’y aura pas d’investissements dans une technologie qui sera obsolète dans 10 ans. A la fin c’est contre-productif.

Autoactu.com : Pourquoi est-ce que ce débat n’a pas eu lieu il y a 1 an et demi quand Nicolas Hulot l’avait annoncé. Personne ne l’a cru ?
Luc Chatel :
Ce débat est permanent. Mais inscrire telle ou telle disposition dans le marbre de la loi, c’est autre chose. On doit à la fois assumer la mutation liée au changement climatique et à la fois veiller à préserver l’emploi et un fleuron industriel. Pour le coup, il faut faire du "en-même temps".
J’ai demandé la convocation du comité stratégique de filière le 12 juillet. J’ai demandé que ce soit à Bercy avec le ministre pour évoquer ces sujets. Si à la fin de l’histoire on a transféré 75% de la valeur ajoutée en Chine et que l’on n’a plus d’emploi en France, bravo la mutation technologique.

Autoactu.com : L’amendement prévoit la "fin de la vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs utilisant des énergies fossiles, d’ici à 2040". Qu’est-ce que vous allez pousser comme amendement ?
Luc Chatel
: On considère que la fin des moteurs thermiques sera la conséquence de ce que l’on est en train d’initier. A la fois les engagements pris dans le contrat de filière plus les nouvelles règlementations européennes.
La fin des moteurs thermiques c’est donc une conséquence. Si on en fait un préalable, le risque c’est le désinvestissement de toute une filière et une perte de compétitivité notamment vis-à-vis des Chinois.
Nous voulons réussir à court terme et c’est pourquoi nous interpellons sur la montée en puissance des bornes de recharge et le droit à la prise. Ce n’est pas la peine d’aller se battre sur 2040 si on n’est pas capable de démarrer maintenant. Rien ne serait pire que dans 3 ans on ait tous les véhicules disponibles sur catalogue et que personne ne les achète faute d’infrastructures. La question, c’est celle de la crédibilité des politiques sur lesquelles on s’engage.
Un autre point de très forte préoccupation qui n’est pas du ressort de cette loi mais qui est fondamental pour les engagements que nous prenons, c’est la visibilité sur le dispositif de bonus-malus. Ce n’est vraiment pas le moment de se reposer la question du niveau de soutien au véhicule électrique au moment où il va falloir en vendre.

Autoactu.com : Vous dites que le gouvernement envisagerait de remettre en question le bonus sur les véhicules électriques ?
Luc Chatel :
Aujourd’hui nous avons des inquiétudes sur le montant du bonus pour 2020 et 2021, car nous n’avons aucune visibilité, alors même qu’il y avait là l’un des engagements dde l’Etat dans le contrat de filière. C’est un enjeu énorme. On voit bien que dans les pays qui ont baissé les incitations, immédiatement cela se voit dans les ventes de véhicules. On n’est pas encore à un niveau de maturité suffisant.

Autoactu.com : Que risque-t-il de se passer ?
Luc Chatel :
Dès l’année prochaine, nos constructeurs ont clairement affiché qu’ils ne paieraient pas de pénalités liées au non-respect des objectifs de CO2. Donc ils vont retirer de leur catalogue des véhicules qui se vendent très bien. S’ils n’arrivent pas à vendre des véhicules électriques, cela leur laissera très peu de marges de manœuvre pour continuer à vendre les véhicules thermiques qui se vendent très bien.
Il y a un vrai risque d’une double peine à la fois de ne pas réussir à vendre les véhicules électriques qu’ils vont fabriquer avec des investissements considérables et comme conséquence d’avoir très peu de marges de manœuvre pour vendre les autres modèles. 2020, 2021, sont des années de très fortes incertitudes.
Le vrai sujet est qu’est ce qui est fait pour convaincre et créer les conditions pour que les consommateurs, en fonction de leur usage, décident de basculer vers le véhicule électrique, vers le véhicule hybride.
Le sujet, c’est l’acceptation par les consommateurs. Il faut que les consommateurs achètent. Si les changements sont trop brutaux, les entreprises et les consommateurs ne suivront pas et il y aura des morts.
On n’est pas du tout entendu sur la visibilité de long terme sur les bonus-malus. C’est sûr c’est que si au 1er janvier 2020 alors que c’est l’année où il faut convaincre les gens d’acheter des véhicules électriques on a une baisse du bonus, ce qui à ce stade n’est pas improbable, vu les difficultés de financement de la prime à la conversion, on va dans une approche totalement incompréhensible.
On demande de la cohérence. A partir du moment où la France a plaidé pour aller plus loin que ce que la Commission européenne proposait, très bien mais, loin de tout affichage politique à bon compte, donnons-nous les moyens de réussir.
Propos recueillis par Florence Lagarde


Présentation des besoins d’innovation de la filière

Le 10 avril dernier, plus de 80 entreprises étaient réunies au CCFA pour échanger sur les besoins d’innovation de la filière automobile et mobilité. En présence de Luc Chatel, les experts de la PFA et les différents acteurs de la filière (grands comptes, laboratoires, PME, startups, pôles de compétitivité) ont pu échanger sur les défis soulevés par les exigences de la mobilité de demain et les moyens de financement disponibles pour les y aider. Vous pouvez retrouver les besoins d’innovation ici : https://pfa-auto.fr/recherche-et-developpement/

Cette journée constituait le premier événement d’une série de webinaires qui se dérouleront tout au long de l’année en partenariat avec les pôles de compétitivité, afin de présenter en détail les besoins d’innovation par grandes thématiques et les projets en cours.

Les dates à retenir :

le 15 mai sur le thème de l’électromobilité :  https://pole-moveo.org/evenements/webinar-besoins-dinnovation-en-electromobilite-de-la-filiere-automobile-mobilite/

19 juin - rendement véhicule

17 juillet – GMP

D’autres dates sont à suivre prochainement.

 

N’hésitez pas à vous y inscrire

L’équipe innovation PFA


Lancement d’une consultation pour l’organisation du Mondial de Paris

S’ouvre aujourd’hui une consultation par voie de mise en concurrence pour l’organisation du Mondial de Paris, évènement majeur et rendez-vous incontournable au premier rang des grands salons internationaux.

La PFA, le CCFA et la FIEV ont en effet conjointement décidé de faire évoluer les conditions d’organisation afin d’offrir une nouvelle ambition au Mondial.

Les grands salons se trouvent exactement dans la même situation que le secteur automobile lui-même : face à l’exigence de se réinventer en permanence. Or, pour incarner ce futur de l’automobile, le Mondial de Paris dispose de tous les atouts - au premier rang desquels, le succès incontestable de l’édition 2018, qui lui permet d’être en situation aujourd’hui de se donner cette nouvelle ambition. Il s’agit d’en faire l’évènement international de référence, à l’avant-garde de l’écosystème automobile et des nouvelles mobilités.

Cahier des charges et règlement de consultation disponibles sur demande, en échange d’un accord de confidentialité, à l’adresse suivante : presidence@pfa-auto.fr

La date limite pour le dépôt des offres est fixée au 18 mars 2019 à 10h.


L’Observatoire de la Métallurgie actualise son étude prospective Emploi & Compétences.

L’Observatoire de la Métallurgie, en partenariat avec la PFA, la FIEV, la Fédération de La Plasturgie et des Composites, et le Groupement Plasturgie Automobile (GPA), publie  l’actualisation de l’étude prospective sur l’évolution de l’emploi et des besoins en compétences dans le secteur automobile.

Dans cette période de profonde transformation dans le secteur automobile, l’objectif est d’offrir un outil d’anticipation qui permette d’évaluer l’impact de ces mutations sur les entreprises et les salariés.

 

L’édition 2018 de cette étude prospective vient confirmer les tendances observées en 2016, avec un effet d’accélération liée à la baisse rapide des parts de marché des motorisations diesel des véhicules particuliers, passées de plus de 70 à moins de 40% en quelques années, en faveur d’une montée rapide attendue de l’électromobilité dans les dix ans à venir :

  • L’impact d’une telle baisse est évalué à environ 10.000 à 15 000 emplois industriels à l’horizon 2030. Si une centaine d’entreprises sont d’ores et déjà directement affectées, avec un impact jusqu’à présent atténué par la croissance globale du marché, un éventuel retournement du marché pourrait conduire à son tour à un effet d’accélération.
  • Cette perte d’emplois ne pourra être complètement compensée, à volume de ventes constant, par la croissance attendue des besoins pour fabriquer les véhicules électriques et hybrides, sauf à réussir à développer une véritable filière européenne et française des batteries qui constitueront une part importante de la valeur ajoutée des véhicules électriques et hybrides rechargeables.
  • Les nouvelles compétences dont la filière aura besoin avec l’émergence du véhicule électrique, connecté et autonome (intelligence artificielle, big data, électronique de puissance) et l’évolution des modes de production (robotisation, usine 4.0) devront s’inscrire, sous réserve de bien les anticiper, dans le cadre du renouvellement annuel des salariés au sein des 4000 entreprises de la filière. Ces besoins de recrutement sont estimés à 25.000 personnes par an entre 2018 et 2022, parmi lesquels, notamment, 8000 ingénieurs, 6000 techniciens et agents de maitrise, 9000 ouvriers.

Ces analyses correspondent au diagnostic et à la stratégie portés par le contrat stratégique de filière signé, le 22 mai dernier, par la filière automobile avec l’Etat. A travers l’un des volets forts de cette feuille de route partagée, il s’agit précisément, dans une logique de solidarité de filière, de définir les outils permettant d’aider les entreprises concernées à anticiper les reconversions à opérer avec le soutien de l’Etat et des grands acteurs du secteur.

https://www.observatoire-metallurgie.fr/analyses-previsions/analyse-prospective-des-impacts-des-mutations-de-la-construction-automobile-sur