L’Observatoire de la Métallurgie actualise son étude prospective Emploi & Compétences.

L’Observatoire de la Métallurgie, en partenariat avec la PFA, la FIEV, la Fédération de La Plasturgie et des Composites, et le Groupement Plasturgie Automobile (GPA), publie  l’actualisation de l’étude prospective sur l’évolution de l’emploi et des besoins en compétences dans le secteur automobile.

Dans cette période de profonde transformation dans le secteur automobile, l’objectif est d’offrir un outil d’anticipation qui permette d’évaluer l’impact de ces mutations sur les entreprises et les salariés.

 

L’édition 2018 de cette étude prospective vient confirmer les tendances observées en 2016, avec un effet d’accélération liée à la baisse rapide des parts de marché des motorisations diesel des véhicules particuliers, passées de plus de 70 à moins de 40% en quelques années, en faveur d’une montée rapide attendue de l’électromobilité dans les dix ans à venir :

  • L’impact d’une telle baisse est évalué à environ 10.000 à 15 000 emplois industriels à l’horizon 2030. Si une centaine d’entreprises sont d’ores et déjà directement affectées, avec un impact jusqu’à présent atténué par la croissance globale du marché, un éventuel retournement du marché pourrait conduire à son tour à un effet d’accélération.
  • Cette perte d’emplois ne pourra être complètement compensée, à volume de ventes constant, par la croissance attendue des besoins pour fabriquer les véhicules électriques et hybrides, sauf à réussir à développer une véritable filière européenne et française des batteries qui constitueront une part importante de la valeur ajoutée des véhicules électriques et hybrides rechargeables.
  • Les nouvelles compétences dont la filière aura besoin avec l’émergence du véhicule électrique, connecté et autonome (intelligence artificielle, big data, électronique de puissance) et l’évolution des modes de production (robotisation, usine 4.0) devront s’inscrire, sous réserve de bien les anticiper, dans le cadre du renouvellement annuel des salariés au sein des 4000 entreprises de la filière. Ces besoins de recrutement sont estimés à 25.000 personnes par an entre 2018 et 2022, parmi lesquels, notamment, 8000 ingénieurs, 6000 techniciens et agents de maitrise, 9000 ouvriers.

Ces analyses correspondent au diagnostic et à la stratégie portés par le contrat stratégique de filière signé, le 22 mai dernier, par la filière automobile avec l’Etat. A travers l’un des volets forts de cette feuille de route partagée, il s’agit précisément, dans une logique de solidarité de filière, de définir les outils permettant d’aider les entreprises concernées à anticiper les reconversions à opérer avec le soutien de l’Etat et des grands acteurs du secteur.

https://www.observatoire-metallurgie.fr/analyses-previsions/analyse-prospective-des-impacts-des-mutations-de-la-construction-automobile-sur


"Pour que la France soit un grand acteur de la mobilité du 21ème siècle", interview à CNEWS

➜ Voici quelques-unes des phrases clés de cette interview :

L’avenir est fait de solutions combinées de mobilité. Nous allons vers un système de prestations de services de mobilité. Le modèle évolue : le salon #MondialParis aussi.

Pendant un siècle l’industrie automobile a fait des avancées pour les consommateurs.

Nous visons un parc d’un million de véhicules électriques en 2022.

Comment faire de la France cette terre d’accueil pour l’industrie automobile et la mobilité du 21ème siècle ? Nous attendons de l’Etat qu’il soit partenaire.

Qui seront les acteurs du défi environnemental ? Les ingénieurs de l’automobile qui vont mettre l’innovation au service de la planète.

En 15 ans, nous avons divisé par deux les particules émises par les véhicules neufs.

À la PFA, nous anticipons la transition écologique dans l’automobile, et réfléchissons aux métiers de demain et à leurs formations.

Les constructeurs automobiles français se sont redressés comme jamais :
- Renault a multiplié par 2 son budget en R&D
- Valeo a multiplié par 3 le nombre de ses chercheurs
- Michelin et Plastic Omnium ont ouvert des centres de recherche exceptionnels


Carlos Tavares : « Chez PSA, nous sommes devenus des psychopathes de la performance »

Selon le président du directoire de PSA, son groupe ne devra pas avoir peur du changement et s’adapter à une période chaotique. Carlos Tavares était l’invité du Club de l’économie du « Monde », jeudi 27 septembre.

Le redressement de PSA doit beaucoup à un marché automobile européen et mondial très porteur. Est-ce que cela va continuer ?

Nous avons eu de la chance, c’est vrai, mais nous nous préparons déjà à une conjoncture moins favorable. Notre point mort de marge opérationnelle, à partir duquel l’entreprise gagne de l’argent, a été abaissé de 2,6 millions de voitures à 1,5 million pour 3 millions de voitures produites, hors celles d’Opel et Vauxhall. C’est une protection. Regardez BMW, qui vient d’émettre cette semaine un avertissement sur ses résultats. Cela signifie qu’il n’y a pas de position établie. D’ici à 2030, nous allons vivre une période extrêmement chaotique, pleine de risques et d’opportunités, typiquement darwinienne. Et, pour survivre dans cet environnement, il faudra être capable de se transformer et d’écarter la peur du changement. Nous sommes devenus des psychopathes de la performance.

En douze mois seulement, vous avez sorti Opel de plus de vingt ans de pertes. Comment avez-vous fait ?

Comme nous l’avons fait avec PSA. Par une réduction des frais fixes et des coûts variables et une amélioration de la recette unitaire. Par exemple, nous avons analysé tous les canaux de vente et supprimé ceux qui vendaient à perte. Cela peut se faire au détriment de la part de marché, mais elle rebondit derrière puisque l’entreprise est devenue beaucoup plus efficace.

Deuxième élément, la réduction des coûts fixes de 28 %. Bien sûr, les effectifs ont été réduits, mais dans des proportions bien plus faibles que les 50 000 emplois détruits par Opel au cours de vingt dernières années durant lesquelles l’entreprise à perdu près de 19 milliards de dollars [16,3 milliards d’euros]. Cet...

 

Lire l’intégralité de l’interview sur le site du Monde : https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/28/carlos-tavares-chez-psa-nous-sommes-devenus-des-psychopathes-de-la-performance_5361491_3234.html 

 


"L'automobile n'est pas le problème mais porte la solution", interview au Figaro

LE FIGARO. - Que représente pour vous le Mondial de l'automobile?

Luc CHATEL. - Ce salon est celui de la filière automobile française. Ce doit être un show, mais aussi beaucoup plus que cela. Il y aura trois salons en un. Un Mondial classique, où les constructeurs présenteront plus de cents nouveautés, un Mondial de la mobilité et un Mondial de la tech avec une forte présence de start-up. Nous voulons relayer un message d'innovation et de transformation de notre industrie, qui connaît sa plus grande mutation depuis l'invention de l'automobile il y a 120 ans. Pendant un siècle, son développement a été guidé par le principe du véhicule individuel, équipé d'un moteur thermique, destiné à être piloté. Or, l'automobile ...

 

Lire l’intégralité de l’interview sur le site du Figaro : http://www.lefigaro.fr/societes/2018/09/28/20005-20180928ARTFIG00216-l-automobile-n-est-pas-le-probleme-mais-porte-la-solution.php

 


Luc Chatel invité de Face à la Presse

L’automobile est sans doute le secteur industriel qui va connaitre le plus de disruptions dans les prochaines années. Alors que les constructeurs vendent depuis 120 ans des véhicules individuels, à moteurs thermiques, destinés à être conduits, ils vont maintenant devoir être prestataires de mobilité de véhicules semi-collectifs, électriques et autonomes.

Dans ce nouveau contexte, la PFA à 4 objectifs :

- accompagner l’innovation collaborative
- travailler sur la compétitivité de toute la filière
- travailler sur l’avenir des métiers
- faire prendre à tous les membres de la filière des positions communes

Signé le 22 mai 2018, le contrat de filière constitue une vision partagée de l’avenir de l’automobile, conciliant les exigences de l’agenda environnemental et la pérennité d’une filière d’excellence. Ramassé autour de grands projets structurants, il trace, pour les années à venir, la feuille de route d’une véritable transformation de la filière automobile française.

➜ Ecologie

La question du changement climatique est un fait. Dans ce nouveau combat, l’automobile ne doit pas être un problème, mais une solution. Nous devons nous orienter vers la neutralité technologique et la disparition du moteur thermique. Pour cela, plusieurs solutions existent : la batterie mais aussi l’hydrogène, l’hybride ou le diesel.

Le combat de la batterie est aujourd’hui dominé par l’Asie. Nous devons nous regrouper au plan national et européen pour remporter une partie de ce marché.

Nous avons entériné le principe même de la mutation vers une automobile plus propre. La vraie question est maintenant d’en connaitre le rythme. L’objectif est de multiplier par 5 du nombre de véhicules électriques vendus entre 2018 et 2022.

Il y a intérêt a ce que le gouvernement, les maires des grandes agglomérations et la filière automobile travaillent sur des pistes d’incitations sociétales à l’utilisation de véhicules électriques. Concrètement, cela peut être l’utilisation exclusive de certaines routes ou certaines voies aux véhicules électriques.

➜ Véhicules autonomes

Nous allons passer d’un système de véhicules individuels en propriété à un système de navettes semi-collectives, électriques, qui vont aboutir à une baisse du trafic dans les grandes agglomérations de 30% à 70%.

Nous avons créé un consortium réunissant les 6 grands groupes automobiles français (2 constructeurs et 4 équipementiers), des opérateurs de transports comme la SNCF, et des startups, 4 fois par an. Ensemble, nous allons organiser les essais grandeur nature du véhicule autonome. Ces opérateurs ont mis environ 200 millions d’euros sur la table.
Nous rencontrons maintenant les collectivités locales.

➜ Emploi

La filière automobile recrute et va continuer à recruter 60.000 personnes par an : 25.000 dans l’industrie, 45.000 dans les services.

 


"Bâtir l'équipe de France de l'Automobile", Luc Chatel à Ingénieurs de l’Auto

Vous avez contribué à mettre en place la PFA il y a une dizaine d’années et vous en assurez la présidence aujourd’hui… Avec le recul, comment comparez-vous les deux époques ?

L.C. : Il y a dix ans, nous avons vécu en 2008-2009, la plus grave crise que le secteur automobile ait jamais connue. N’oublions pas que General Motors a fait faillite ! Cela aurait pu être le cas de l’industrie française, si l’Etat n’était pas intervenu. Des usines se sont arrêtées du jour au lendemain. Il a fallu bâtir un plan de soutien, à la fois sur l’offre et la demande, pour sauver la filière.

Dix ans après, l’industrie automobile française s’est modernisée, a gagné en compétitivité et s’est mondialisée. Nos grands groupes sont très performants. Renault, grâce à l’alliance avec Nissan, est le numéro 1 mondial ; PSA a racheté Opel ; Valeo présente des véhicules autonomes au CES de Las Vegas ; Michelin enregistre des performances inégalées, de même que Faurecia ou Plastic Omnium. Donc, nous avons une industrie automobile performante et qui a sa place dans le cercle très fermé des grands industriels mondiaux. La vraie question est celle de sa capacité à affronter les mutations sans précédent que connaît le secteur. Ce que je constate, c’est que l’innovation a permis aux industriels de se réinventer en permanence. C’est cela qui a sauvé notre industrie.

Lorsque vous avez présenté les vœux de la filière, en janvier, vous avez parlé de votre souhait de constituer une Equipe de France. Avez-vous le sentiment d’y être arrivé ?

L.C. : C’est un combat permanent, mais mon intuition est qu’il n’y a pas d’avenir sans collectif, sans décloisonnement, sans capacité à chasser en meute. Même le plus grand des constructeurs, même le plus grand des équipementiers ne peut survivre seul. Ils ont bien compris, les uns et les autres, la nécessité de jouer collectif. La PFA, sur l’ensemble des sujets qui relèvent du pré-compétitif, doit jouer son rôle en fédérant cette équipe de France : non pas définir un consensus mou, mais se retrouver autour d’engagements forts. Avec, par ailleurs, cette capacité à créer de la solidarité. Je veux saluer l’engagements de nos grands industriels, dans le contrat de filière, au service des programmes d’amélioration de la compétitivité des sous-traitants de rang 2 et 3. C’est tout le sens de la création de l’accélérateur BFI-France automobile. N’oublions pas que la filière représente au total 4 000 entreprises, dont des PME qui, aux côtés des grands groupes, créent de la richesse.

Ce contrat de filière 2018/2022 a-t-il été facile à négocier avec l’Etat ?

L.C. : Si on avait dit, il y a 6 mois, qu’on arriverait à mettre autour d’une même table le ministre de l’Ecologie, le ministre de l’Economie et la ministre des Transports pour partager, avec chacun des dirigeants de notre industrie, une même vision d’avenir de l’automobile, je pense que beaucoup auraient douté. Or, ce contrat est d’abord une vision partagée. Il exprime la conviction que les mutations considérables que va connaître l’industrie automobile ces prochaines années, peuvent être perçues comme une menace, mais constituent autant d’opportunités pour la filière française. Au cœur de ce contrat de filière, il y a une ambition : la France a inventé l’automobile au XIXe siècle, en a été un acteur majeur au XXe , elle peut figurer parmi les leaders de la mobilité du XXIème. Dans ce contrat de filière, nous avons justement défini quelles étaient les clés du succès. Je veux insister sur l’énorme travail collaboratif qui a été mené en amont, avec l’ensemble des acteurs, dans toute leur diversité, et qui nous a permis de définir des positions communes, de nous retrouver autour d’engagements forts, sur quelques grands sujets extrêmement structurants.

Le véhicule autonome est notamment l’une des priorités…

L.C. : La PFA est dans son rôle : constituer une équipe de France de la mobilité autonome. Le consortium que nous constituons regroupe à la fois des industriels de l’automobile – notamment PSA, Renault et Valeo – mais aussi des acteurs du transport - comme Keolis, Transdev, la RATP et la SNCF – les nouveaux acteurs de la mobilité - Navya, easy mile, Twinswheel - et l’excellence académique avec Vedecom et SystemX. C’est tout l’écosystème de la mobilité autonome qui se met en place avec, pour horizon, le lancement d’expérimentations à grande échelle.

Après l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’Etat via l’ADEME, l’appel à projets doit être aussi l’occasion pour nous de fédérer les territoires. Quand on voit, par exemple, que la région Ilede-France est prête à mettre 100 millions d’euros sur la table, nous nous devons d’être au rendez-vous. Tout l’intérêt de la PFA est de pouvoir fédérer ses adhérents sur des positions communes pour ensuite aller négocier des partenariats extérieurs.

Il est question aussi dans le contrat de l’électrification, avec des objectifs qui ont été très commentés…

L.C. : Il est vrai que l’électrification est l’un des enjeux, mais pas le seul puisque nous avons beaucoup insisté sur le principe de neutralité technologique. À chacun son métier. Les pouvoirs publics fixent les règles et les normes. Les industriels innovent, apportent des solutions technologiques et produisent les véhicules. En matière d’électrification, le contrat de filière réunit l’industrie et l’Etat autour d’un engagement réciproque : la multiplication par 5 des ventes et 100 000 bornes de recharge –un effort considérable de la part des deux parties : au total, un parc d’un million de véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. C’est une ambition, mais elle est réaliste. J’ai la conviction que nous devons faire de l’agenda environnemental, un levier de croissance pour l’industrie automobile.

La France peut-elle s’inscrire dans une filière européenne de batteries ?

L.C. : Nous voyons bien que l’idée est en train d’émerger, à la fois chez les industriels et chez les pouvoirs publics. Il est clair que l’électrification du parc ne doit pas se traduire par un transfert massif de valeur ajoutée vers l’Asie : c’est tout le sens des efforts de R&D que l’Europe doit consentir pour travailler sur une nouvelle génération de batteries ; c’est tout l’objet d’un rapport que nous avons fait conjointement avec la Chimie et le CEA. J’ajoute que, dans le contrat de filière, nous faisons également une place pour le véhicule hybride et l’hydrogène.

Justement, comment avez-vous accueilli les annonces de Nicolas Hulot avec son plan sur l’hydrogène ?

L.C. : Au sein de la filière, de nombreux industriels travaillent sur cette solution. Elle est indiscutablement porteuse d’espoirs et d’avenir. Il faut l’intégrer dans le mix futur et favoriser des coopérations. Le soutien des pouvoirs publics est le bienvenu.

Vous pensez qu’il y a encore un avenir pour les moteurs thermiques ?

L.C. : Cessons de jouer en défensive, en particulier par rapport à l’agenda environnemental. L’industrie automobile n’est pas le problème, c’est la solution. Lorsque nous insistons sur le principe de neutralité technologique, nous insistons sur l’exigence de toujours faire le pari de l’innovation. Nous serons des acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique et de l’amélioration de la qualité de l’air tout simplement parce que nos ingénieurs seront apporteurs de solutions technologiques.

Et qu’allez-vous faire pour accompagner les sous-traitants qui doivent faire face à un déclin rapide du Diesel ?

L.C. : Nous avons identifié tous les dispositifs qui existent en la matière, ainsi que les crédits qui pourront être mobilisés en cas de crise sur un territoire. Face aux mutations auxquelles nous sommes confrontés, le mot clé, c’est l’anticipation. C’est l’un des volets majeurs du contrat de filière, à travers la réflexion sur la formation, l’emploi et les compétences. L’objectif est d’anticiper ces changements au niveau des bassins de vie et de mettre à disposition des entreprises concernées des boîtes à outils pour se transformer. J’ajoute que la PFA a recruté une spécialiste des questions de formation et d’emploi. L’industrie automobile n’est pas le problème, c’est la solution.

Le contrat de filière fait mention des besoins, avec notamment le recrutement de 8 000 ingénieurs prévu d’ici 2022. Comment faire pour attirer les talents vers l’automobile ?

L.C. : C’est un vrai défi pour la filière, et un défi d’aujourd’hui, car nous n’arrivons pas à pourvoir tous les besoins. C’est tout l’enjeu de l’attractivité de la filière, autour d’un message clé : la mobilité, c’est l’avenir. Un message qui doit être au cœur de l’esprit du Mondial de 2018, qui ne sera plus seulement un salon de l’auto, mais le Mondial de l’automobile du futur et de la mobilité, avec notamment Mondial Tech et toutes les start-ups qui présenteront leurs innovations. Mondial Tech accueillera justement notre opération MonJob@FuturAuto, à l’initiative de la SIA. L’occasion de souligner à quel point la filière a un avenir avec des emplois très qualifiés et de nouvelles technologies. Il s’agit d’inventer la mobilité de demain avec de la créativité et le talent des ingénieurs.

Justement, quel rôle peut jouer selon vous la SIA dans cet écosystème en pleine évolution ?

L.C. : Je considère que la SIA, comme société savante, peut avoir un rôle majeur. D’abord, elle anime un réseau qui est un atout considérable pour la filière. Les ingénieurs de l’automobile, c’est une part du génie français. La France ne serait pas la France, sans ses écoles d’ingénieurs, ses capacités à faire bouger les lignes, à inventer, à innover. Ensuite, la SIA est une tête pensante qui peut être un agitateur d’idées dans le cadre d’une industrie automobile qui a été parfois conservatrice. Je me suis rendu à Movin’On, l’événement organisé par Michelin à Montréal, et j’y ai entendu Bertrand Piccard dire : « n’écoutez pas ceux qui disent que ce n’est pas possible ». Ce que j’attends de la SIA, au sein de la filière automobile, c’est une capacité à penser le futur.

L’écosystème français est aujourd’hui très large avec des pôles de compétitivité, des IRT, ainsi que de nombreux laboratoires, est-il possible de mieux fédérer ces initiatives ?

L.C. : On ne va pas se reprocher une telle vitalité : c’est une richesse, le signe du dynamisme de cette filière. Est-ce qu’il faut optimiser et améliorer la performance de l’écosystème français ? Faut-il plus de lisibilité ? Plus de coordination ? Bien sûr. Je crois à la capacité de dégager des synergies, à la définition précise des missions de chacune des structures, et c’est ce que nous faisons à la PFA depuis mon arrivée. Nous avons mis en place une très grande coordination avec le CCFA et la FIEV, avec des ressources mutualisées. Chacun est dans son rôle : il y a une tête de filière qui fixe un certain nombre d’orientations - technologies d’avenir, compétences, compétitivité et expression commune de la filière – et vous avez ensuite un écosystème dans toute sa diversité, sa vitalité, sa richesse d’initiative.

Cette approche change-t-elle le regard que l’on peut porter sur la filière automobile ?

L.C. : Oui, et le fait qu’elle ait été la toute première filière à signer son contrat stratégique avec le gouvernement a envoyé un signe fort. Je suis frappé par le nombre d’offres de services et de collaborations que j’ai reçues depuis, de la part d’autres secteurs comme ceux de l’énergie ou de la chimie. Il y a une envie de travailler avec la filière automobile, parce qu’elle s’est fixée un cap et une ambition.


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