Carlos Tavares : « Chez PSA, nous sommes devenus des psychopathes de la performance »

29 septembre 2018 - Alors que le Mondial de l’auto ouvre ses portes à Paris, le 4 octobre, le patron de PSA revient sur le redressement de l’entreprise et les défis technologiques et écologiques qui l’attendent.

DANIEL ROLAND / AFP

Selon le président du directoire de PSA, son groupe ne devra pas avoir peur du changement et s’adapter à une période chaotique. Carlos Tavares était l’invité du Club de l’économie du « Monde », jeudi 27 septembre.

Le redressement de PSA doit beaucoup à un marché automobile européen et mondial très porteur. Est-ce que cela va continuer ?

Nous avons eu de la chance, c’est vrai, mais nous nous préparons déjà à une conjoncture moins favorable. Notre point mort de marge opérationnelle, à partir duquel l’entreprise gagne de l’argent, a été abaissé de 2,6 millions de voitures à 1,5 million pour 3 millions de voitures produites, hors celles d’Opel et Vauxhall. C’est une protection. Regardez BMW, qui vient d’émettre cette semaine un avertissement sur ses résultats. Cela signifie qu’il n’y a pas de position établie. D’ici à 2030, nous allons vivre une période extrêmement chaotique, pleine de risques et d’opportunités, typiquement darwinienne. Et, pour survivre dans cet environnement, il faudra être capable de se transformer et d’écarter la peur du changement. Nous sommes devenus des psychopathes de la performance.

En douze mois seulement, vous avez sorti Opel de plus de vingt ans de pertes. Comment avez-vous fait ?

Comme nous l’avons fait avec PSA. Par une réduction des frais fixes et des coûts variables et une amélioration de la recette unitaire. Par exemple, nous avons analysé tous les canaux de vente et supprimé ceux qui vendaient à perte. Cela peut se faire au détriment de la part de marché, mais elle rebondit derrière puisque l’entreprise est devenue beaucoup plus efficace.

Deuxième élément, la réduction des coûts fixes de 28 %. Bien sûr, les effectifs ont été réduits, mais dans des proportions bien plus faibles que les 50 000 emplois détruits par Opel au cours de vingt dernières années durant lesquelles l’entreprise à perdu près de 19 milliards de dollars [16,3 milliards d’euros]. Cet…

 

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