Luc Chatel invité de Face à la Presse
5 juillet 2018 - Au lendemain de la signature du contrat stratégique de filière, Luc Chatel revient sur les grands chantiers de la PFA et sur l'avenir de l'automobile française.
L’automobile est sans doute le secteur industriel qui va connaitre le plus de disruptions dans les prochaines années. Alors que les constructeurs vendent depuis 120 ans des véhicules individuels, à moteurs thermiques, destinés à être conduits, ils vont maintenant devoir être prestataires de mobilité de véhicules semi-collectifs, électriques et autonomes.
Dans ce nouveau contexte, la PFA à 4 objectifs :
– accompagner l’innovation collaborative
– travailler sur la compétitivité de toute la filière
– travailler sur l’avenir des métiers
– faire prendre à tous les membres de la filière des positions communes
Signé le 22 mai 2018, le contrat de filière constitue une vision partagée de l’avenir de l’automobile, conciliant les exigences de l’agenda environnemental et la pérennité d’une filière d’excellence. Ramassé autour de grands projets structurants, il trace, pour les années à venir, la feuille de route d’une véritable transformation de la filière automobile française.
➜ Ecologie
La question du changement climatique est un fait. Dans ce nouveau combat, l’automobile ne doit pas être un problème, mais une solution. Nous devons nous orienter vers la neutralité technologique et la disparition du moteur thermique. Pour cela, plusieurs solutions existent : la batterie mais aussi l’hydrogène, l’hybride ou le diesel.
Le combat de la batterie est aujourd’hui dominé par l’Asie. Nous devons nous regrouper au plan national et européen pour remporter une partie de ce marché.
Nous avons entériné le principe même de la mutation vers une automobile plus propre. La vraie question est maintenant d’en connaitre le rythme. L’objectif est de multiplier par 5 du nombre de véhicules électriques vendus entre 2018 et 2022.
Il y a intérêt a ce que le gouvernement, les maires des grandes agglomérations et la filière automobile travaillent sur des pistes d’incitations sociétales à l’utilisation de véhicules électriques. Concrètement, cela peut être l’utilisation exclusive de certaines routes ou certaines voies aux véhicules électriques.
➜ Véhicules autonomes
Nous allons passer d’un système de véhicules individuels en propriété à un système de navettes semi-collectives, électriques, qui vont aboutir à une baisse du trafic dans les grandes agglomérations de 30% à 70%.
Nous avons créé un consortium réunissant les 6 grands groupes automobiles français (2 constructeurs et 4 équipementiers), des opérateurs de transports comme la SNCF, et des startups, 4 fois par an. Ensemble, nous allons organiser les essais grandeur nature du véhicule autonome. Ces opérateurs ont mis environ 200 millions d’euros sur la table.
Nous rencontrons maintenant les collectivités locales.
➜ Emploi
La filière automobile recrute et va continuer à recruter 60.000 personnes par an : 25.000 dans l’industrie, 45.000 dans les services.