Fit for 55 – L’Europe face à quatre défis historiques

30 juin 2022 - La décision du Conseil Environnement (28 juin 2022), de suivre la Commission et le Parlement européen sur le paquet Fit for 55, était attendue. Elle consacre le 100% électrique comme technologie unique pour les véhicules légers dès 2035, tout en prévoyant une clause de rendez-vous en 2026 pour faire un point sur d’éventuelles autres options technologiques. Si les industriels démontreront une fois de plus leur capacité à être au rendez-vous, on ne peut que souligner l’ampleur des défis que suppose désormais, pour l’Europe et pour la France, une telle décision.

« Après la décision du Conseil Environnement du 28 juin, l’Europe face à quatre défis historiques »

 

La décision du Conseil Environnement (28 juin 2022), de suivre la Commission et le Parlement européen sur le paquet Fit for 55, était attendue. Elle consacre le 100% électrique comme technologie unique pour les véhicules légers dès 2035, tout en prévoyant une clause de rendez-vous en 2026 pour faire un point sur d’éventuelles autres options technologiques.

La PFA en prend acte. Et, si les industriels démontreront une fois de plus leur capacité à être au rendez-vous, on ne peut que souligner l’ampleur des défis que suppose désormais, pour l’Europe et pour la France, une telle décision :

  • Défi environnemental :  l’efficacité écologique de la décision qui est prise aujourd’hui sur la seule base des émissions à l’usage, se mesurera demain à l’aune de l’ensemble du cycle de vie du véhicule. Il s’agit de valoriser pleinement et dès à présent l’atout dont bénéficie la France d’une électricité faiblement carbonée. 
  • Défi de l’accessibilité à la mobilité électrique pour tous, quels que soient le territoire que l’on habite ou les revenus que l’on perçoit : s’ouvre, avec cette décision, la nécessité impérieuse de permettre à tous les Français d’acheter un véhicule électrique en garantissant un niveau soutenu d’aides à l’achat, et une course contre la montre pour équiper tous les territoires en infrastructures de recharge : la France ne compte que 62 000 bornes de recharge accessible au public, il en faudra dix fois plus à horizon 2030 et développer dans le même temps les stations hydrogène.
  • Défi de la compatibilité d’une telle décision avec l’ambition industrielle affichée en France comme en Europe : on chiffre à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 sous l’impact de ces transformations. L’accompagnement massif des salariés et des 4000 PME qui font le tissu industriel de l’automobile en France est une exigence ainsi que le redressement de la compétitivité du site France, pour attirer les investissements massifs à réaliser dans les nouvelles chaines de valeur (batterie, électronique de puissance, hydrogène pour la mobilité, économie circulaire).
  • Défi de la souveraineté, enfin, face aux risques de dépendances accrues que crée une telle décision pour nos pays : selon l’AIE, 50% de la chaine de valeur du véhicule et 75% de la chaine de valeur de la batterie sont aujourd’hui situées en Chine. L’Europe doit d’urgence sécuriser l’approvisionnement en terres rares et matériaux stratégiques, développer le raffinage des minerais et porter attention à la question du contenu carbone des produits importés.