Étude IFPEN : « Une baisse sans précédent des émissions des véhicules de dernière génération en usage réel »

16 décembre 2020 - L’étude commandée par le gouvernement et conduite par l’IFP Energies nouvelles (IFPEN), a été dévoilée mercredi 16 décembre 2020  lors d’un comité stratégique de la filière automobile que préside Luc Chatel, et présentée par la ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher et le président de l’IFPEN, Pierre-Franck Chevet.

Étude IFPEN sur l’évaluation des émissions des véhicules en usage réel

 

La filière automobile a pris connaissance avec beaucoup d’intérêt de l’étude de l’IFPEN, sur l’évaluation des émissions des véhicules dernière génération en usage réel, et rendue publique aujourd’hui.

Cette étude, confiée par le gouvernement à cet institut indépendant, sous l’égide du ministère de la Transition écologique, offre un éclairage d’autant plus pertinent qu’elle s’appuie sur une campagne d’expérimentation sur vingt-deux modèles prélevés sur le marché afin d’évaluer les émissions des véhicules de dernière génération, soumis à de nouvelles normes beaucoup plus strictes et plus représentatives de la réalité des usages des véhicules (Euro 6d-Temp, basé sur le cycle WLTP, et imposant des mesures en conditions réelles de type RDE).

A la lecture des résultats et de l’analyse de l’IFPEN, nous retenons notamment les trois points suivants :

  • La conformité des résultats à la règlementation et avec les données fournies par les constructeurs lors de l’homologation, y compris dans des conditions de conduite très dynamiques ou dans des conditions climatiques très défavorables : les véhicules testés, essence comme diesel, respectent en moyenne les seuils normatifs (particules, oxydes d’azote, HC, CO), dont l’exigence a été très fortement renforcée.
  • Les résultats illustrent les progrès considérables réalisés par l’industrie automobile pour faire baisser les émissions des véhicules mis sur le marché : en vingt ans, les émissions de CO2 des véhicules (VP), vendus en France ont baissé de 35% (170g en 1999, 112g en 2019). S’agissant des émissions polluantes : les émissions d’Oxyde d’azote (Nox), ont été divisées par six en vingt ans dans le cadre d’une norme soumise à des conditions encore plus sévères ; les émissions de particules ont été divisées par dix depuis trois ans. Si les diesels sont plus performants pour les particules fines et les essences pour les oxydes d’azote, il importe de souligner la réduction de 85% depuis cinq ans des émissions de Nox par les véhicules diesels dotés désormais de la technologie SCR (ajout du produit AdBlue).
  • L’étude illustre, enfin, la très forte contribution des véhicules hydrides rechargeables à la transition écologique, tant pour la réduction des émissions polluantes que la baisse des émissions de CO2 : le véhicule hybride rechargeable, permettant de répondre aux usages associant trajets quotidiens assez courts en centre-ville / domicile-travail (trajet inférieur ou égal à 50 km/j) et besoins périodiques de trajets longs sur route, permet, en rechargeant régulièrement sa batterie, de diviser au moins par trois les émissions de CO2 pour les trajets quotidiens, sans les augmenter sur les longs trajets.

A cet égard, cette étude de l’IFPEN vient confirmer sans conteste l’avis émis par l’ADEME en 2018 et selon lequel « les véhicules hybrides rechargeables semblent les solutions les plus pertinentes du point de vue de l’impact sur les émissions de GES, grâce à leur batterie de taille limitée parfaitement adaptée à l’usage majoritaire » (ADEME – Rapport sur l’électrification des véhicules – avril 2018).

Quand on sait que l’âge moyen du parc en France est passé de 5,9 ans en 1990 à plus de dix ans aujourd’hui, les progrès réalisés et les performances des véhicules dernière génération que vient illustrer cette étude, font du renouvellement du parc, à travers le remplacement des véhicules en circulation les plus datés par des véhicules plus récents beaucoup plus propres, l’un des leviers les plus efficaces pour une amélioration rapide de la qualité de l’air.

« Les résultats de cette étude indépendante viennent illustrer l’engagement résolu de la filière automobile dans la bataille pour le climat. Un tel engagement se traduit par des efforts d’innovation sans précédent visant autant l’amélioration de la performance des motorisations thermiques, que le développement de l’électromobilité. 

 Depuis le début de l’année, la part de marché des véhicules électriques et hybrides rechargeables a quasiment quadruplé, passant sur les 11 premiers mois, de 2 ,7% en 2019 à 10,3%. Et la moyenne des émissions de CO2 des voitures neuves vendues en France a atteint, en novembre dernier, son plus bas historique à 93 g/km contre 112,9g à la fin de l’année dernière – soit une baisse de près de 20%.

C’est cette multiplicité des solutions technologiques qui nous permettra de répondre de la manière la plus optimale au défi environnemental, en tenant compte de la diversité des usages, et en maintenant le prix des véhicules à un niveau abordable pour le plus grand nombre afin de favoriser le renouvellement rapide du parc » a indiqué Luc CHATEL, président de la Plateforme automobile (PFA).